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L’individualisation des patrimoines accentue les inégalités entre les femmes et les hommes
information fournie par BoursoBank 17/03/2023 à 09:47

Les inégalités entre hommes et femmes se creusent au cours des années de mariage (Crédits photo : Unsplash - Jeremy Wong Weddings )

Les inégalités entre hommes et femmes se creusent au cours des années de mariage (Crédits photo : Unsplash - Jeremy Wong Weddings )

Dans un contexte où les couples ont de plus en plus tendance à séparer argent et sentiments, le mariage n'est plus synonyme de redistribution des richesses. Au contraire, l'écart de patrimoine se creuse peu à peu entre les conjoints au fil des années.

Les couples se marient mais ne construisent plus leur patrimoine ensemble

Le patrimoine d'une personne (c'est-à-dire ses biens immobiliers, financiers et professionnels) peut être soit possédé en propre, soit possédé en communauté, autrement dit partagé entre les deux membres du couple.

A lire, notre fiche pratique // Les différents régimes matrimoniaux

Lorsqu'il se marie, un couple est par défaut soumis au régime matrimonial dit de «communauté réduite aux acquêts» : ce que l'un et l'autre possédait avant le mariage reste une possession en propre, idem pour les biens hérités au cours du mariage. L'ensemble des biens acquis au cours du mariage est, quant à lui, mis en commun.

Si cette formule ne lui convient pas, le couple peut opter pour un contrat de séparation de biens ou au contraire pour une communauté universelle, c'est-à-dire une mise en commun totale de ce tout que les époux possèdent avant le mariage et vont acquérir par la suite.

Or, ce que montre une étude de l'INED (1), c'est que la tendance est à une individualisation croissante du patrimoine en France depuis 20 ans : alors que les couples étaient 6% à opter pour la séparation de biens en 1995, ils sont 12% en 2015, tous types d'unions confondues.

Au sein des couples, la proportion de patrimoine détenue en propre est passée de 21% en 1998 à 27% en 2015.

L'étude pointe que 76% de l'augmentation de la part individuelle dans la richesse des couples vient de la décision d'opter pour un régime matrimonial permettant de garder ses biens séparés.

A lire aussi // Dossier : quand les femmes prennent en main leur patrimoine

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Les inégalités se creusent au fil des années de mariage

Les couples se rencontrant plus tardivement, les écarts de patrimoine sont plus importants au moment de l'union, à la faveur des hommes.

Là où auparavant la mise en commun des biens totale ou partielle permettait aux deux parties de se constituer un patrimoine au fil des années de mariage (par exemple, l'épouse, femme au foyer, accumulait du patrimoine dans la mesure où la maison, achetée avec le salaire de son conjoint lui appartenait pour moitié), la nouvelle politique du «chacun pour soi» creuse lentement mais sûrement les inégalités patrimoniales au cours des années de mariage, du fait de la moindre rémunération et donc de la capacité d'épargne réduite des femmes.

L'étude estime ainsi que l'écart moyen de patrimoine entre hommes et femmes est passé de 7.000 à 24.500 euros entre 1998 et 2015.

L'héritage, facteur supplémentaire d'inégalité ?

Enfin, l'héritage est lui aussi un facteur d'inégalité hommes/femmes au sein du couple puisque celui-ci reste une possession en propre, à moins d'opter pour la communauté universelle.

Or la répartition de l'héritage semble elle aussi être un facteur d'inégalité entre hommes et femmes.

Citées par le Cercle de l'Epargne (2), les sociologues Sibylle Gollac et Céline Bessière, à l'origine de l'ouvrage «Le Genre du capital. comment la famille reproduit les inégalités», observent que les biens structurants comme les maisons de famille et les maisons sont davantage transmises aux fils (et plus encore aux fils ainés), tandis que les filles reçoivent plus souvent des sommes d'argent à titre «compensatoires» et pointent des défaillances de rééquilibrage entre héritiers et héritières au moment du passage devant notaire.

De plus, les hommes bénéficient plus souvent de donations anticipées, ce qui leur permet de commencer plus jeunes à se constituer et à faire fructifier leur patrimoine.

Selon l'étude du Cercle de l'Epargne :

  • 10% des femmes et 11% des hommes déclarent avoir déjà bénéficié d'une donation de sommes importantes d'argent de leurs parents ou grands-parents.
  • 10% des femmes et 17% des hommes ont déjà hérité de plusieurs dizaines de milliers d'euros ou plus.
  • Lucides, les femmes sont 10% seulement à penser qu'elles laisseront derrière elles un héritage de plusieurs dizaines de milliers d'euros ou plus, alors que les hommes sont 21%.
  • Enfin, 69% des femmes n'ont jamais touché ni donation ni héritage, contre 55% des hommes.

Les inégalités de départ se cumulent ainsi aux inégalités de rémunération et d'enrichissement personne au cours des années de mariage, rendant encore plus essentielle la mise en place le plus tôt possible d'une vraie stratégie patrimoniale pour les femmes.


(1) «L'individualisation des patrimoines accentue les inégalités entre les femmes et les hommes», INED, juin 2020.

(2) «Patrimoine, épargne et retraite au cœur de l'égalité chimérique entre hommes et femmes», Le Cercle de l'épargne, août 2022.

Stéphanne Coignard
Stéphanne Coignard

Stéphanne Coignard

Boursorama

Rédactrice Web

https://www.boursobank.com

19 commentaires

  • 20 mars 20:42

    hommes ne regardez plus les femmes , vous les agressez, ne les accostez plus, ne vous marriez plus, arrêtez de rater votre vie ne vous mariez plus ne fournissez plus de sperm


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